Le plan ECOPHYTO et la place des résistances génétiques avec comme exemple le Blé
Grandes cultures / Polyculture-élevage
Céréales à paille
Année de publication
(mis à jour le 08 fév 2021)
Source : Arvalis Institut du Végétal
Auteur : Philippe GATE, Philippe DU CHEYRON, Josiane LORGEOU & Nathalie VERJUX
Réferences :
Journée ASF du 2 février 2017
Cette présentation introductive à une journée de l’ASF, consacrée à la résistance génétique des plantes aux bio-agresseurs, a comme objectif de décrire le plan national Ecophyto qui fixe le cadre politique de la protection des cultures dans son ensemble. Une analyse critique du plan est effectuée. Certains aspects et certaines options sont discutés: notamment des axiomes de départ qu’il conviendrait de confirmer ou de vérifier, certains manques de connaissance, de méthodes, de solutions alternatives suffisamment efficaces, se traduisant par des difficultés de mise en oeuvre du plan.
La place faite aux résistances génétiques dans le plan Ecophyto (en particulier les fiches action CEPP) et plus largement dans le plan « Semences et Plants et Agriculture Durable » (notamment dans la nouvelle feuille de route du CTPS), est révélatrice de leurs intérêts pour réduire l’usage des produits phytopharmarceutiques. Elle ouvre par là-même des opportunités réelles de reconnaissance des efforts effectués par les sélectionneurs depuis de nombreuses années.
En prenant comme exemple les céréales, on démontre que pour l’ensemble des maladies majeures, les notes de résistance des variétés se sont améliorées au cours du temps.. Aussi, depuis environ 10 ans, des variétés multi-résistantes sont proposées par les sélectionneurs : cette offre nouvelle et récente constitue un atout indéniable pour réduire les traitements fongicides en culture. L’analyse de courbes de réponse aux fongicides intégrant la diversité des résistances évalue l’enjeu génétique en termes de réduction des usages aux alentours d’1 IFT, voire plus si l’on intègre l’ensemble des maladies susceptibles d’être présentes.
Pour valoriser au mieux les résistances, une étude a permis de classifier des zones géographiques correspondant à des profils de résistance aux maladies adaptés. Face à une variabilité interannuelle de plus en plus forte, préconiser certains triplets de variétés à l’échelle de 3 parcelles de l’exploitation, pour assurer meilleures performances moyennes et stabilité interannuelle, est démontré. En revanche, une méta-analyse de plus de 150 essais démontre le très faible bénéfice des mélanges de variétés au niveau intra-parcellaire pour réduire la nuisibilité des maladies.
Les outils de prévision des risques et d’aide à l’intervention de l’agriculteur sont d’un intérêt croissant, compte tenu de la plus forte variabilité interannuelle (ajustement de la lutte aux maladies présentes en fonction de leur pression et optimisation économique des décisions).
En outre, gérer les résistances génétiques dans le cadre d’une protection intégrée conduit à des effets de synergie permettant de réduire davantage l’usage des produits phytopharmaceutiques ou bien de pouvoir cultiver des variétés plus sensibles avec malgré tout un risque sanitaire acceptable.