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Les enjeux du "Centre de ressources glyphosate"

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Année de publication
  (mis à jour le 20 jan 2022)
Source :  EcophytoPIC
Réferences : 
Janvier 2019
Les enjeux du "Centre de ressources glyphosate"

Le 22 juin 2018 le Gouvernement a engagé un plan d’action global pour la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires présenté fin avril, avec un objectif de -25% en 2020 et -50% en 2025, et a décidé de mettre fin aux principaux usages du glyphosate d’ici trois ans au plus tard et d’ici cinq ans pour l’ensemble des usages, tout en précisant que les agriculteurs ne seraient pas laissés dans une impasse. Voir le communiqué de presse « Le Gouvernement engage la sortie du Glyphosate »

En novembre 2017, 4 ministères ont conjointement saisi l’INRA pour mener une étude en amont de ce plan national de sortie du glyphosate. Cette étude portant sur les usages du glyphosate, et de ses alternatives, fait état de la grande diversité d’utilisations de cette molécule dans chacune des filières végétales de l’agriculture française mais essentiellement en interculture dans les systèmes de grande culture.

 

Accéder au centre de ressources 

 

L’usage du glyphosate, ses alternatives et les impasses

Les usages actuels

Cette volonté politique de retrait de cette molécule découle de plusieurs constats en matière d’utilisation d’herbicides et en particulier du glyphosate. Le glyphosate est un des herbicides les plus utilisés en France. Il joue un rôle essentiel dans la gestion des adventices en interculture. Il en existe 131 produits commercialisés contenant du glyphosate dont 105 produits professionnels (source index ACTA 2018).

   

Avec plus de 9100 tonnes de matière active vendues en France métropolitaine en 2016 (données Base Nationale des Ventes des Distributeurs), tous usages confondus, le glyphosate est utilisé massivement en agriculture, pour gérer/détruire des couverts et prairies, éliminer le verdissement des parcelles avant semis sans travailler le sol, et contrôler la flore adventice difficile (vivaces, invasives, allergènes ou toxiques). En bloquant la chaine de synthèse des précurseurs d’acides aminés essentiels, le glyphosate présente le seul mode d’action herbicide avec la double propriété d’être total (tous les végétaux partagent le mécanisme bloqué et sont donc tous sensibles à des degrés divers) et systémique (il migre dans les tissus lui permettant d’atteindre les systèmes racinaires). Fruit de son usage généralisé, on le retrouve ainsi que ses métabolites dans l’eau et le sol et, rarement fort heureusement, dans les denrées agricoles. La saisine de l’INRA ne concerne pas les risques toxicologiques et écotoxicologiques associés aux différents usages du glyphosate.

 

Les alternatives essentiellement non chimiques

Elles doivent permettre de maintenir une pression sur les adventices, assurer la destruction des couverts pour installer les cultures, pour entretenir vignes et vergers et faciliter la récolte dans des situations maîtrisées. En cas de substitution au glyphosate, pour maintenir leur niveau de revenu et de rendement, les agriculteurs devront mobiliser ces alternatives seules ou de façon combinée.

  • La destruction physique par le désherbage mécanique et le travail superficiel du sol, en particulier au cours de la période d’interculture pour les cultures annuelles, ou au pied des ceps et des arbres dans le cas de la viticulture et de l’arboriculture respectivement.
  • Le labour pour assurer la destruction par enfouissement de l’ensemble de la végétation. Ceci entraine également l’enfouissement des graines d’adventices qui sont en surface, ce qui empêche leur levée au cours de la saison suivante, mais limite leur prédation par les insectes.
  • Une somme de stratégies d’évitement partiel dont le recours au gel hivernal des couverts intermédiaires, via le choix des espèces adaptées, ou l’utilisation d’agro-équipements spécifiques permettant le hachage de la végétation. Ceci évite ainsi le recours à une destruction chimique totale.
  • La culture sous mulchs vivants, qui induit une modification profonde de la flore adventice et une limitation des adventices vivaces ou problématiques.
  • L‘utilisation ciblée d’autres herbicides homologués (mais qui peuvent avoir des profils tox/écotox plus défavorables que celui du glyphosate), pourra être nécessaire pendant une période de transition pour traiter les adventices vivaces qui résisteraient aux options précédentes.

 

Les situations de difficultés ou d’impasses au regard des connaissances disponibles

Certaines alternatives non chimiques à l’emploi de cette molécule sont déjà mises en œuvre et efficaces, mais il existe aussi certaines impasses où l'usage du glyphosate ne dispose pas encore d’alternative viable :

  • Le cas particulier de l’agriculture de conservation ; actuellement 4% environ des surfaces de grande culture. Il n’y a pas d’alternative efficace au glyphosate pour entretenir une parcelle dans la durée sans travailler le sol. Cette agriculture qui restaure les sols et stocke du carbone a été construite car le glyphosate permettait cette double action de détruire les couverts d’interculture (directive nitrate) et gérer la flore vivace. Ces agriculteurs pourraient être conduits à renoncer à leur principe et à réintroduire un travail superficiel, voire parfois un labour.
  • Les agricultures menées dans des conditions difficiles sans bénéficier d’une forte valeur ajoutée : terrasses, zones très caillouteuses, zones très fragiles vis-à-vis du risque d’érosion. Cette catégorie regroupe notamment des situations rencontrées dans les DOM ainsi que des vignes ou vergers conduits sur des terrains en forte pente. Les surfaces concernées ne sont pas chiffrées,
  • Les cultures pour des marchés spécifiques avec fortes contraintes techniques. Le secteur de la production de semences (380 000 ha dont 70 700 ha pour les espèces fourragères, potagères et florales les plus délicates à conduire) ainsi que les légumes de frais et de conserve cultivés en plein champ (203 560 ha en 2014 dont 61% en exploitations de grande culture), avec risque de présence de fragments issus d’adventices toxiques entrent dans cette catégorie,
  • Des situations de niche comme le rouissage du lin fibre (88 000 ha en 2016) dont la France est le premier producteur mondial, ou la récolte des fruits à coques (19 000 ha en 2014).

 

Le centre de ressources pour accompagner la sortie du glyphosate

Afin d’accompagner cette sortie du glyphosate, les 3 partenaires INRA, ACTA et APCA ont été chargés le 22 juin dernier de :

  • La création d’un centre de ressource pour rendre accessible à l’ensemble de la profession agricole les solutions existantes pour sortir du glyphosate.
  • Du renforcement des actions d’accompagnement dans le cadre du programme Ecophyto pour diffuser les solutions et trouver de nouvelles alternatives pour les usages pour lesquels il demeurerait des impasses.

Par ailleurs, le plan de sortie du glyphosate s’attache à mobiliser les réseaux territoriaux des chambres d’agriculture, et de l’enseignement agricole pour faire connaître et promouvoir les alternatives au glyphosate sur l’ensemble des territoires avec l’appui des CIVAM et des coopératives agricoles.

  • L’INRAe s’engage dans cette dynamique fort de cette étude qui décrit la situation mais porte essentiellement sur les voies et moyens qui permettrait de tendre à s’en passer.
  • L’ACTA représente des instituts techniques agricoles qui déclinent, sur les bassins de productions et notamment sur ceux qui sont le plus dépendant du glyphosate, des solutions adaptées aux contextes et tenant compte difficultés à se passer de cette solution pivot (identification des situations de dépendants ou très dépendants).
  • L’APCA représente les Chambres d’agriculture qui animent environ 60 % des fermes DEPHY. Lors du récent colloque DEPHY, la cellule d’animation nationale a publié un rapport consacré à la question du Glyphosate qui rassemble des témoignages d’animateurs de réseau ou d’agriculteurs membres de réseaux DEPHY.

    Action prioritaire du plan de sortie du glyphosate, le centre de ressources vise la diffusion des solutions alternatives déjà mobilisables, tout en rassemblant les résultats de travaux de recherche et d’expérimentation sur les nouvelles solutions alternatives au glyphosate. Les informations présentées dans ce centre de ressources vont s’enrichir progressivement de nouvelles contributions issues notamment des agriculteurs et des expériences de terrain. Il n’a pas la prétention d’être exhaustif et de proposer des solutions alternatives mobilisables dès maintenant, partout et en toutes circonstances, et en étant conscient que ces propositions peuvent engendrer des prises de risques supplémentaires pour les agriculteurs.